C’est quoi faire un bœuf ?

On va en parler tout de suite. C’est une question qu’a posée José sur la chaîne. Si toi aussi, comme José, tu veux pouvoir proposer des contenus ou des idées de vidéos, je t’invite à t’abonner à cette chaîne en cliquant juste ici. N’oublie pas d’activer la petite cloche pour recevoir les notifications lorsque les prochaines vidéos sortiront et ainsi tu seras alerté s’il y a une vidéo qui répond à une question que tu as posée sur la chaîne.

― Alors faire un bœuf, un bœuf c’est quoi ? Grosso modo,

c’est quand des musiciens qui ne se connaissent pas forcément vont se regrouper le temps d’une soirée où le temps d’une chanson pour constituer un groupe éphémère, jouer ensemble et improviser.

 

Alors, c’est une expression faire le bœuf qui nous vient en fait du restaurant le bœuf sur le toit qui est un restaurant qui est à Paris, dans lequel se réunissaient Léo Ferré, Mouloudji à l’époque de Jean Cocteau. Ces artistes se réunissaient et avaient l’habitude d’improviser sur des standards de jazz, sur des chansons et l’expression est resté faire le bœuf.

Faire le bœuf, c’était aller au bœuf sur le toit en fait pour jouer avec d’autres musiciens.

 

Alors, je vais t’expliquer un petit peu où tu peux aller pour faire cela, comment cela marche, avec qui tu peux faire cela. Juste avant, si tu as des amis qui sont intéressés par l’improvisation ou qui cherchent des musiciens, qui voudraient chanter ou jouer avec d’autres, tu peux leur partager cette vidéo et mettre un petit pouce au passage. Cela leur rendra service et ils t’en remercieront.


Alors, on parle de faire un bœuf, tu vas aussi entendre parler de jam-session, des sessions d’improvisation, des Open Mic, des scènes ouvertes. Toutes ces appellations veulent dire à peu près la même chose. Il y a quelques petites subtilités, mais cela revient au même.

Il y a bien souvent des bars en fait qui organisent des soirées bœufs.

 

Des bars, des petits caf’conc, il y a en a certainement vers chez toi. En fait, ce sont des soirées.

En général, c’est dans le calendrier, cela va être une fois par mois.

Par exemple, je ne sais pas, tous les premiers jeudis du mois, ou tous les deuxièmes jeudis du mois, ou le dernier vendredi, tu vois. Cela va être un rendez-vous comme cela et tu sais que dans ce lieu-là, donc il y a beaucoup d’établissements à Paris, si tu habites à paris par exemple, qui font cela. Mais, il y en a, bien sûr, dans d’autres villes.

Les musiciens vont savoir qu’ils peuvent venir se réunir le temps de cette soirée pour jouer.

 

Alors, il y a forcément toujours des habitués. Puis, il y a des nouveaux. C’est ce qui est intéressant. Surtout, il y a, en général, du matériel sur place. Donc, il y a au moins une batterie, un ampli guitare et de quoi brancher un micro. Après, on se débrouille. Tu vois, c’est un petit peu de la débrouille. Ce sont des soirées d’improvisation.


Cela peut aussi avoir lieu les bœufs en fin de concert. C’est-à-dire qu’après un concert, les musiciens peuvent, tout à fait, inviter des gens du public qui sont eux-mêmes musiciens pour venir les rejoindre sur scène et jouer avec eux. Ensuite, cela va partir dans des improvisations qui ne sont pas prévues, vraiment des choses éphémères.

 

C’est ce qui est vraiment intéressant dans les soirées bœufs, c’est qu’on ne sait pas ce qui va s’y passer et c’est en fait la somme et les qualités des interlocuteurs présents qui vont faire émerger la musique.

 

Cela peut être aussi lors de fête de la musique. Il y a des communes qui ne veulent pas forcément organiser une fête de la musique en contactant des groupes, en prenant des rendez-vous. C’est beaucoup d’organisations. Elle propose donc des scènes ouvertes, tout simplement. C’est-à-dire qu’il y a un plateau, il y a un système de sonorisation. Puis, tu viens t’inscrire en disant : « tiens, j’aurais envie de jouer. »

Alors, cela peut être soit dans les scènes ouvertes, c’est la petite nuance par rapport aux soirées bœufs. C’est que cela peut être toi qui vas jouer tes chansons, si par exemple tu es artiste et que tu composes ou alors tu vas pouvoir dire : « moi, je vais m’inscrire, je suis chanteur. Puis s’il y a un guitariste qui vient, on joue ensemble. S’il y a un batteur qui vient, on joue ensemble et on fait un petit groupe, le temps de deux ou trois chansons. »

 

On a aussi ce qu’on appelle les soirées Open Mic. Alors là, c’était plutôt lié à du stand-up ou à des rappeurs. Le micro est disponible. Mais si tu as une guitare, tu peux tout à fait venir jouer. Si tu es percussionniste, tu peux te rajouter sur le flow, par exemple, d’un slameur et tu pourras du coup rajouter de la percu sur son texte.

 

― Alors à qui s’adressent ces soirées bœufs, ces soirées d’improvisation ?
Tu vas me dire : « Antoine oui, mais moi, je ne suis pas professionnel, je ne me sens pas. » Mais justement, c’est vraiment tout l’inverse. C’est-à-dire que les soirées bœufs, c’est ouvert aux professionnels, aux avancées, aux amateurs éclairés et aussi aux débutants et je t’invite vraiment à participer aux soirées bœufs.

 

Moi, je me souviens quand j’avais 15, 16 ans et que je commençais à gratouiller un petit peu la guitare, j’allais dans les soirées bœufs et c’est là que j’ai fait, je dirais, mes premières armes. C’est là que j’ai joué en groupe pour la première fois et quel que soit ton niveau, cela marchera toujours parce qu’en fait, si tu veux, les musiciens vont s’arranger.

Si toi, par exemple, tu peux faire juste un accord de base, tu vas faire l’accord de base ; et s’il y a un autre guitariste, il fera les solos par exemple et cela permet déjà de jouer ensemble.

Si tu es un batteur qui est novice, mais qui peut déjà faire un poumtchak, c’est un rythme grosse-caisse, caisse-claire basique, là-dessus s’il y a un bon saxophoniste, il va pouvoir improviser avec simplement un petit rythmique, derrière, de batterie. C’est ce qui est vraiment génial, c’est qu’on va mélanger les niveaux et tu vas énormément apprendre.

 

Eh oui parce que bien sûr si tu joues avec des musiciens qui sont meilleurs que toi, tu vas pouvoir choper des petites astuces. Eux, ils vont te donner aussi des filons et le fait de pratiquer, cela va te faire avancer beaucoup plus vite parce qu’il y a ce qu’on apprend sur la table avec le pupitre, le cahier chez soi quand on joue, quand on chante. Puis, il y a après ce qui se passe réellement en bœuf.

 

Quand tu joues dans un bœuf, les tonalités, par exemple, elles peuvent bouger, elles peuvent varier. Et toi au niveau de la voix, il faut que tu suives sinon à un moment tu vas te retrouver faute, tu vois. Tu seras en décalage par rapport à la tonalité.

Donc, cela va t’obliger en fait à avoir les oreilles grandes ouvertes et à être très attentif à ce qui se passe parce que le bœuf n’est pas forcément organisé et tout d’un coup, il y a un musicien qui va lancer une idée.

 

Par exemple, il y a un titre et demi qui tournent et il y a un guitariste qui va lancer une petite cocotte. Bon, cela va donner une tonalité. Le bassiste va dire : ah tiens, c’est sympa, il va partir là-dedans. Cela va commencer à jammer. Et si tu es chanteuse ou chanteur, tu vas pouvoir commencer à improviser là-dessus dans cette tonalité.

Si tout d’un coup, le batteur prend le lead de changer de rythmique, par exemple, de diviser, de ralentir le morceau et de passer en mode reggae, il faudra que tu sois très attentif pour adapter ta manière de chanter pour que cela sonne plus dans le style reggae.

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Alors, on va voir justement comment cela s’organise dans les bœufs parce que finalement il y a de l’impro certes, mais pas tout le temps. Alors, il y a un type de bœuf où c’est de l’impro libre. C’est-à-dire que personne ne dit rien à personne, on va juste échanger des regards et écouter ce qui se passe.

Donc l’impro libre, c’est tout de même réservé à un certain niveau de musiciens parce qu’il faut avoir ce degré de compréhension de ce qui se passe musicalement autour de toi pour pouvoir te placer là-dedans.

Maintenant, il y a une autre manière. Tu peux aussi venir, par exemple, si tu as un morceau. Tu connais des morceaux, par exemple au chant, et tu peux venir avec une grille. Par exemple, c’est-à-dire que tu vas venir avec une grille d’accords que tu pourras donner aux musiciens, tu diras : « cela, ce sont les accords du morceau. »

Puis, il n’y a pas besoin de répéter. Eux, ils vont bien sentir, par exemple, quand il y a les refrains qui arrivent ou les couplets. Tu peux leur faire un petit signe et ils vont embrayer. Ce n’est pas grave s’il y a des petites notes à côté. C’est le principe du bœuf. En fait le morceau, il va se bonifier au fur et à mesure que vous le jouez, que vous avancez dans le morceau.

Si tu es chanteuse ou chanteur, il y a aussi les grands standards. Donc cela, dans le jazz, par exemple, il va y avoir des standards. Il faut connaître les feuilles mortes par exemple dans la pop. Il faut connaître dans la soul, par exemple, Stevie Wonder, Superstition. Cela va être un standard. C’est quelque chose qui sera souvent joué.

Il y a des morceaux comme cela, si tu veux, qui seront joués fréquemment parce qu’ils peuvent être tous niveaux, justement, des choses que tout le monde connaît. Ce sont des choses qu’il faut avoir à ton répertoire et que tu pourras jouer aussi pendant le bœuf si tu les connais.

 

Maintenant, il y a d’autres manières. On peut aussi simplement fixer un style. C’est-à-dire que les musiciens vont se mettre d’accord en disant : on va partir sur un petit rythmique funk et cela va sonner funk. Après toi, au chant, tu fais ce que tu veux, mais nous derrière, cela va sonner funk. Cela va être le code et tout le monde va jouer en conséquence.

La guitare fera peut-être des petites cocottes funky. Le bassiste, il aura un groove aussi bien funk, peut-être qu’il slappera. Le batteur va amener quelque chose. Et toi, cela va te poser en tant que chanteuse ou chanteur, cela va te poser, comme cela, un style, un rythmique funk sur laquelle tu pourras improviser.

 

On a aussi une autre manière. C’est-à-dire qu’on peut fixer la tonalité, on va dire, on va faire un blues en mi par exemple. Alors un blues en mi, le blues on sait que les accords s’enchaînent de telle manière, c’est toujours la même. En blues en mi, on sait qu’on jouera un mi, un la et un si. Cela, c’est les règles du blues.

Mais on peut partir dans un autre morceau, une impro, on dit : je vais faire une impro en LA. Comme cela, le guitariste saura qu’il doit faire ses solos en la et tout le monde sera fixé là-dessus.

 

Encore une fois, c’est vraiment, je pense, très important que tu te renseignes vers chez toi et que tu te lances, que tu ailles faire des bœufs. Même si au début, tu ne sais pas faire grand-chose, tu le dis. Tu vas sur scène et tu dis : « Moi les gars, j’aimerai bien jouer avec vous, mais par contre je débute. Je ne sais pas trop quoi faire. »

Puis là, les musiciens, ils vont te prendre sous ton aile. Ils vont dire : « écoute, tiens mets-toi là, essayes de faire juste, peut-être, des chœurs, tu vois. Il y a peut-être quelqu’un d’autre qui va prendre le lead qui va chanter, et tu vas juste faire des chœurs. Je ne sais pas des… des doublages.

 

Tu vois, par exemple, s’ils chantent plusieurs fois le refrain, à un moment tu vas le capter, tu pourras chanter avec lui certaines lignes ou harmoniser. Petit à petit comme cela, tu vas prendre du galon et tu vas prendre de l’assurance. Donc, il y a vraiment beaucoup d’avantages à aller à ce type de soirée.

 

Surtout, ne cherche pas, cela peut être un des défauts dans les soirées bœufs, c’est que des fois il y a des musiciens qui ont un ego surdimensionné et cela va être un petit peu la compétition. Alors, il y a le petit battle sympa où il y a un guitariste, il va faire un petit solo, l’autre lui répond et il fait un autre solo et cela c’est le bon enfant, c’est sympa.

Mais après, si tu veux, il y a aussi, des fois, des musiciens qui veulent en montrer, qui veulent montrer qu’ils ont un bon niveau, du coup qui vont en foutre partout. En foutre partout, je ne sais pas, un batteur qui va jouer à fond la caisse et cela ne va rien apporter au niveau du morceau parce que les autres n’auront pas de place pour se placer si le batteur en met trop par exemple.

Donc voilà, ne sois pas trop démonstratif. Il faut rester humble. Il faut avancer par étapes. Tu tentes un truc, tu vois si cela passe, comment cela réagit. Petit à petit, tu peux aller sur des choses, un petit peu plus alambiquées. Mais cela, c’est quelque chose qui va vraiment se construire avec les musiciens avec lesquels tu vas jouer et il y a peut-être de belles rencontres qui vont se faire.

 

Peut-être des musiciens que tu auras envie de revoir plus tard, peut-être des musiciens qui voudront jouer avec toi sur d’autres projets. Donc, cela peut être un bon moyen aussi de prendre des contacts avec des musiciens.

En tout cas, c’est vraiment le moyen de passer une très bonne soirée, de faire de la musique, de s’exprimer sans se prendre la tête, sans enjeu puisqu’une soirée bœuf, c’est de l’impro. On peut se planter, il n’y a aucun souci.

On arrive à la fin et je te remercie d’avoir suivi cette vidéo jusqu’au bout. Si tu souhaites te lancer dans les soirées bœufs, il va te falloir un petit peu de technique vocale et moi je te propose de t’aider pour cela gratuitement pendant 30 jours. Je peux t’envoyer si tu le souhaites plusieurs vidéos par semaine, des vidéos de cours que j’ai enregistrées avec mon piano. Ce sont des exercices que je t’explique et que je fais avec toi.

 

Pour cela rien de plus simple, il te suffit de me laisser tes coordonnées, alors pas besoin de mettre tout ton adresse, ton nom de famille et tout cela. Indique simplement ton prénom et ton adresse email. En cliquant juste ici, tu trouveras un lien dans la description sur lequel tu pourras accéder au formulaire, ou en cliquant ici sur le côté et tu bénéficieras de mes cours en vidéo chez toi dans ta boîte email à la maison gratuitement.

Je te dis à très bientôt. Bonne soirée bœuf ! Tchao !